Toro Toro

Nous quittons Sucre sous une pluie torrentielle pour rejoindre Cochabamba où nous prendrons un bus pour Toro Toro, le pays des dinosaures.

C'est parti pour une nuit de trajet avec la compagnie Expreso Mopar pour un montant de 40 BOB par personne. Ce trajet est de loin le plus difficile que nous aillons fait jusque là : de la pluie nous tombe dessus à cause d'une fuite dans le toit du bus, musique assourdissante, chauffeur qui fume dans sa cabine (avec la porte ouverte bien sûr !) et tout cela dans des virages serrés avec une conduite plus que sportive ! Autant vous dire que nous arrivons à Cochabamba épuisés, impossible d'enchainer avec le minibus menant à Toro Toro.

Nous trouvons donc une chambre pour passer la journée et la nuit sur Cochabamba. Le temps de faire un petit tour au marché, le plus grand de Bolivie.

Le lendemain, c'est frais et disponibles que nous prenons le minibus direction Toro Toro. Le trajet, bien que montagneux, se passe très bien et les paysages sont magnifiques. Serions-nous vaccinés contre le mal du transport après notre expérience Sucre/Cochabamba ? Bon, nous-nous rendrons compte plus tard que non ...

Nous démarrons sur un sentier depuis lequel nous profitons des paysages obliques, typiques de Toro Toro. Nous apprenons alors que Toro signifie boue en queshua, d'où le nom du village rapidement boueux après les pluies.

Nous atteignons alors le canyon qui est impressionnant, nous-nous y sentons tout petit ! Nous descendons les 700  marches nous menant au fond du canyon où se trouve El Vergel, une magnifique cascade dans laquelle Raphael en profite pour se baigner (plus ou moins 10°) autour d'une végétation luxuriante.

Nous remontons ensuite et accédons au mirador transparent construit sur le canyon surplombant 300 mètres de vide. Après avoir traversé des ponds de pierres naturelles et une première empreinte de dinosaure impressionnante, nous accédons enfin au lieu tant attendu.

Sur le chemin, nous croisons la trace de pas d’un Ornithopode! Antonio nous apprend que les traces de pas avec le talon en U sont des herbivores tandis que les traces en V sont des carnivores.

Afin d'accéder aux empreintes de dinosaures, nous passons un portillon verrouillé par une simple chaine de moto cadenassée. Nous marchons alors juste à côté, parfois même sur les empreintes ! Je ne pense pas qu'ailleurs dans le monde nous puissions accéder d'aussi près à un tel trésor ! Nous voyons alors de multiples empreintes.

Ces traces ont été trouvées en 1968 et les plus grands paléontologues ont certifié qu’il s’agissait bien d'empreintes de dinosaures. Sur l'ensemble du parc Toro Toro, on ne recense pas moins de 2 500 empreintes.

Pour comprendre : après le passage des dinosaures, toute cette zone, qui était encore un bord de mer, a été recouverte par l’océan. Par le jeu des plaques tectoniques, les couches sédimentaires se sont soulevées, ce qui explique que les empruntes semblent dirigées vers le haut. Au fil du temps, avec l’érosion, les empreintes de dinosaures sont réapparues. Aujourd’hui, elles sont donc visibles et la poursuite de l’érosion naturelle, couche après couche, les fera malheureusement disparaître. Cependant, cette même érosion en fera apparaître de nouvelles encore enfouies aujourd’hui !

Le lendemain, nous-nous rendons au repère des guides pour l’excursion de la Caverna Umajalanta. Nous espérons trouver d'éventuels compagnons de voyage afin de partager le montant de l’excursion qui n’est pas par personne mais par voiture (de 6 personnes maximum). Malheureusement, personne à l’horizon, nous partons donc en excursion en amoureux !

Après 30 minutes de voiture et la vérification de nos billets d’accès au parc, nous longeons un sentier face à un paysage magnifique et non sans croiser quelques traces de dinosaures !

Nous arrivons alors à l’entrée de la caverne et nous coiffons de nos casques. C’est parti !

Nous commençons directement avec les choses sérieuses, en position pompe pour passer la première difficulté. À partir de là c’est le noir complet, seule les lumières de nos casques permettent de nous diriger.

Les stalactites et stalagmites aux formes improbables se succèdent : on y croise le fameux arbre, l’enfant ou encore le "Choixpeau" d’Harry Potter, l’arbre de Noël et les stalagmites instruments de musique.

Sur le retour au village, nous croisons une petite grenouille endormie.

À noter : la Ciudad de Itas et le cimetière des tortues sont aussi des visites classiques de Toro Toro.