Rio de Janeiro

C'est parti ! Première destination de notre tour du monde et premier article de notre carnet de voyage !

Nous sommes arrivés dimanche dans la nuit à destination avec un choc thermique plutôt important puisqu'il faisait 30° à 22h30 ! Nous avions réservé notre logement sur Airbnb depuis la France et c'est donc Regina qui nous accueille. La chambre est correct, de même que les sanitaires et surtout Régina est fort sympathique et a à coeur de nous donner des conseils tous les matins autour d'un café 🙂 .Nous avons commencé notre visite de Rio de Janeiro avec les célèbres plages Leblon, Ipanéma et bien sûr Copacabana.

Nous avons décidé de faire une partie à pied et de poursuivre en bus.
A savoir : à Rio, les bus sont nombreux (indiqués par des numéros) mais il y a peu d'arrêts de bus. Il faut donc attendre le bus qui passera et correspondra à la direction que vous souhaitez prendre et surtout lever le bras pour le héler afin qu'il s'arrête pour vous prendre.

La plage de Copacabana reste la plus spectaculaire. Ses 4,5 km s'étirent du Pain de Sucre vers la pointe d'Arpoador depuis laquelle on observe un point de vue magnifique sur la plage et le Pain de Sucre en arrière plan. L'ambiance y est joviale et toutes populations se côtoient.

Le lendemain, nous sommes partis pour le centre de Rio : sous un soleil de plomb (38°) et chacun un coup de soleil chopé la veille sur la plage, nous-nous sommes dirigés vers les quartiers de Centro et Lapa.
Nous avons pu voir un autre aspect de Rio : quartier neuf, buildings, trams et de magnifiques tags XXL remplissant toutes les façades, un véritable musée à ciel ouvert.

De nombreuses églises de toutes tailles ouvrent leurs portes mais nous avons eu un coup de coeur pour l'église Mosteiro de Sao Bento, située en hauteur (attention les mollets !) dans un havre de calme. La façade classique contraste avec l'exubérance de l'intérieur.

Après un déjeuner typiquement brésilien dans une petite ruelle, nous-nous sommes dirigés vers Lapa, un vieux quartier pavé et l'un des plus authentique de Rio. Un gros coup de coeur pour l'escadria Selaron, un escalier entièrement couvert de céramique, oeuvre d'un artiste chilien du même nom qui a entièrement recouvert de céramique - provenant du monde entier - les 215 marches de cet escalier durant près de 20 ans. Avant le décès de l'artiste en 2013, il n'était pas rare de le croiser sur ces marches en train de dessiner ou de coller un carreau de faience. C'est en 2005 que l'escadron Salaron a été classé parmi les Monuments historiques.

Impossible de passer par Rio sans avoir vu le fameux Christ Rédempteur et avoir mené une bataille de coudes pour prendre THE photo.

Afin d'accéder au Corcovado, plusieurs moyens sont possibles :
- prendre un bus ou un taxi menant jusqu'à la station Cosme Velho qui est la gare de départ du funiculaire du Corcovado ;
- prendre le sentier de randonnée qui part de Parcque Lage, option que nous avons choisi.

Cette option est certes éreintante mais elle permet de traverser la forêt Tijuca et d'arriver au monument en 1h30 environ. Précisons qu'il faut tout de même avoir une certaine habitude de la marche et s'équiper un minimum (des baskets et de l'eau, surtout des baskets et de l'eau !) pour ces 4 km de grimpe sous 35°. Le départ de la randonnée est simple, sur une zone plutôt plate.
A partir du moment où vous avez passé une mignonne petite cascade, les choses deviennent sérieuses : les montées sont raides et il ne faut pas hésiter à s'accrocher aux branches et aux troncs pour ne pas tomber. Cela se fait sans problème en prenant son temps et on profite du calme, des petits bruits de la forêt et d'un panorama de la ville qui s'ouvre sous vos yeux régulièrement pendant la randonnée.
La dernière partie se fait sur la route afin d'accéder au monument.

Et là, vous en prenez plein les yeux, le Christ Rédempteur est impressionnant !

Le Corcovado - qui est la colline sur laquelle a été érigé le Christ Rédempteur - doit son nom au mot "bossu" en portugais.

Voici ce que donne le Christ Rédempteur en quelques chiffres 😉 :
- 30 mètres de haut ...
- ... sur un piedestal de 8 mètres
- pesant 635 tonnes 
- ses mains mesurent 3,20 mètres ...
- ... et pèsent 8 tonnes
- 222 marches pour y accéder
- une altitude de 710 mètres
- 600 000 visiteurs par an
- 25 BRL pour la visite
- 25 BRL pour la descente en funiculaire (eh oui, nous préservons nos petites jambes pour le reste du voyage !)

Pour la petite histoire, la statut a été pensée par l'architecte brésilien Heitor Silva Costa, dessinée par Carlos Oswald et sculptée par le français Paul Landowski 😉 dans son atelier de Boulogne-Billancourt en plusieurs pièces assemblées directement au Brésil !

La vue est incroyable tant pour voir le Christ Rédempteur que pour admirer le paysage panoramique de Rio dont ses célèbres Pains de Sucre ; cependant, nous ne sommes pas les seuls à vouloir profiter du spectacle et il faut s'armer de patience pour parvenir à prendre une photo ou tout simplement profiter du moment présent parmi les nombreux touristes !

Anecdote plutôt cocasse : des tapis ont été installés à des endroits stratégiques afin de prendre des photos depuis le sol et avoir ainsi les meilleurs points de vue pour immortaliser le Christ Rédempteur 🙂

Après cette visite, nous prenons le bus direction Copacabana pour une petite baignade. C'est sur-tartinés de crème solaire que nous profitons de cette magnifique plage. Nous sommes restés (ultra) vigilants car depuis notre arrivée, nous avons entendu toutes sortes d'histoires relatives à des agressions, vols à l'arraché etc ... impliquant des touristes sur Copacabana. Au départ, nous pensions qu'il s'agissait de"clichés" mais finalement, les histoires sont trop nombreuses à parvenir à nos oreilles pour ne pas les prendre au sérieux. Nous-nous baignons donc chacun notre tour pour garder un oeil sur nos petites affaires 😉

Petite anecdote : à noter le système judicieux sur la plage consistant à créer un couloir à l'aide d'un tuyau pour diffuser de l'eau et permettant ainsi de ne pas se bruler les pieds en marchant sur le sable depuis la route vers la mer.

Dernière soirée à Rio et de loin la plus dépaysante et la plus authentique.

Après une journée tranquille, nous décidons de nous rendre dans une favela. Whaaaaat ???? nous dirons certains, le terme favela ayant en effet une connotation négative pour nos petites oreilles occidentales.

Rappelons que l’origine du mot «favela» est reliée à un morceau d’histoire brésilienne connue comme «Guerre de Canudos». Il s’agit d’un mouvement politique-religieux qui a eu lieu dans l’état brésilien de Bahia, pendant les années 1893-1897. Une fois la bataille terminée, les soldats sont revenus à Rio de Janeiro car on leur avait promis un nouvel espace pour habiter dans la capitale. Une fois dans la capitale, ils s’étaient installés provisoirement dans certaines collines (les morros) de la ville. Suite à des divergences politiques, les promesses ne furent pas tenues et ce qui était provisoire est devenu définitif. Certains pensent que le terme «favela» a pris son origine du nom d’une des ces collines, qui était recouverte par la plante «faveleiro». Aujourd'hui, toutes les "morros" occupées irrégulièrement ont commencé à se reconnaitre comme favelas.

Après avoir lu quelques avis sur internet, nous-nous rendons au sein de la favela Morro da Babilônia et plus précisément au restaurant Estrelas da Babilonia situé au sein de la favela. C’est précisément à ce moment là que nous pouvons constater les contrastes existant au Brésil : après être passés devant Copacabana et ses beaux quartiers, nous montons une rue qui nous mène vers la favela. Joli constat : de très beaux tags hauts en couleurs, des échoppes vendant des fruits frais, des mosaïques … au milieux d'habitations plus ou moins vétustes.

Nous commençons à voir quelques militaires armés, il s’agit de la police de pacification appelée les « PP ».

C’est en prenant plusieurs petits escaliers que nous tombons sur un jeune homme qui nous cède le passage, portant une arme dans son short et qui nous lance « Bom dia » avec le sourire… nous continuons notre chemin un peu plus haut et nous arrivons au restaurant. Là, nous débouchons sur une étroite rue de 2 mètres de large dominée par une bande d’une vingtaines de jeunes (et même très jeunes pour certains) hommes torses nus, armés de fusils d’assaut en bandoulière et de révolvers dans le short, fumant, buvant et discutant. Bon, je ne vous cache pas que sur le coup, c’est surprenant ! Arrivés au bout de cet étroit couloir, nous tombons sur « Bibi », une mexicaine, qui nous accueille et nous explique que nous sommes un peu tôt pour le service au restaurant mais que nous pouvons prendre un verre. Les jeunes hommes viennent nous parler tranquillement, nous proposent de la viande grillée, s’excuse de fumer devant nous et le chef de bande, armé de son fusil d’assaut, sympathise avec Raphael, lui servant et resservant de la bière. Plutôt caucasse ! Vous comprenez bien que le moment n'était pas opportun pour prendre une photo ...

Nous rencontrons ensuite Pol, le propriétaire du restaurant, un flamant à l’esprit très pacifiste, qui travaillait au sein d’ONG pour le désarmement nucléaire et dorénavant installé au Brésil depuis 8 ans. Nous discutons avec lui pendant plusieurs heures et il nous explique ainsi la vie dans la favela et ses divers projets de désarmement au sein de la favela. Il nous explique que l’accueil d’aujourd’hui a été très particulier, que les « bandits » - comme il les appelle - respectent le fait de se retirer à l’ouverture du restaurant pour l’arrivée des clients. Cependant, étant arrivés tôt, nous avons eu droit au « grand accueil » inhabituel ! Paul a réussi à instaurer un climat de confiance entre lui et les "bandits" de Babilônia.

Nous dînons ensuite devant un couché de soleil magnifique et une vue à couper le souffle, le Christ Rédempteur dominant d’un côté, la plage de Copacabana de l’autre. Incroyable ! De plus, la nourriture est délicieuse, certainement le meilleur repas brésilien mangé à Rio.

Cette expérience nous a permis de voir un autre côté de Rio, plus authentique (pour nous en tout cas) et de comprendre sa culture et ses contrastes qui en font sa richesse. Une belle expérience pouvant réconcilier certains avec les préjugés sur les favelas.

Un grand merci à Pol pour ce beau moment de partage ! 🙂

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HILSENKOPF Anne-LaureNicolas lefebvre Auteurs de commentaires récents
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HILSENKOPF Anne-Laure
Invité
HILSENKOPF Anne-Laure

Magnifique photos, super article. Profitez bien et attention aux coups de soleil 😉

Nicolas lefebvre
Invité
Nicolas lefebvre

Super premier article de voyage!! Ça donne envie de vous rejoindre tout de suite!! Biz à tous les deux, et profitez bien de vos découvertes!!